L’histoire de Pascal Marcelin se confond avec celle de ces récits extraordinaires dans lesquels le réel et le virtuel se mêlent inextricablement. Tout commence le jour où ce musicien-informaticien imagine donner une nouvelle vie sonore à des enregistrements réalisés, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, par des pianistes virtuoses, voire par les compositeurs eux-mêmes.
La technique d’enregistrement, mise au point par le lyonnais Claude-Félix Seytre en 1848, se matérialise sous la forme de perforations sur bande de papier (une sorte de paléographie informatique, en quelque sorte !) pour constituer les fameux rouleaux. Un peu plus tard, la société “American Piano Company” (AMPICO) apporte son savoir-faire et améliore significativement le brevet initial. Ainsi ces bandes captent toutes les subtilités de jeu du virtuose (tempo, pression sur les touches ou les pédales, utilisation de la sourdine…) mais la restitution sonore ne s’avère guère convaincante.
Après un minutieux et fructueux travail auprès de collectionneurs ou de passionnés comme lui, Pascal Marcelin dispose d’un véritable trésor de guerre, qui se présente sous forme de milliers de rouleaux. Patiemment, avec beaucoup de précautions, il élabore une solution informatique qui va métamorphoser ces précieux témoignages fossiles en une pâte sonore directement issue des pianos modernes les plus prestigieux, avec le confort d’écoute actuel. Perfectionniste, il conçoit ces restitutions avec le souci de sauvegarder totalement l’interprétation de chaque maître et l'obsession de coller à la réalité physique de l’instrument “idéal” qu’il a façonné. L’auditeur se trouve ainsi comme “accoudé au piano avec la possibilité d’entendre tout ce qui se passe à l’intérieur” (effets de pédales, d’étouffoirs…) pendant que Rachmaninov ou Busoni jouent pour lui.

Le coffret comporte un DVD (52’) et un CD Audio” (70’) :

Le DVD : Réalisé par Patrick Kersalé, le DVD nous éclaire à la fois sur la démarche et sur la portée du projet de Pascal Marcelin. Il nous donne aussi l’occasion de découvrir l’environnement technique, artistique et surtout humain de ce découvreur aussi discret qu’efficace. Ainsi, Sylvain Jaudon, Louis Boffard, Jean François Defive, Celino Bratti, Bernard Clozel, Daniel Gaudet et Catherine Alexandre (plus quelques documents d’archives) interviennent à titre divers et nous aident à mieux comprendre l’originalité et l’importance que revêt cette proposition.

Le CD “Audio” : Premier volet des restitutions entreprises par Pascal Marcelin, nous apporte un témoignage exceptionnel exhumé du passé dans lequel on “entendra” : Josef Lhevinne (Liszt : Die Lorelei), Ferruccio Busoni (Liszt : Gnomenreigen), Ignacy Jan Paderewski (Beethoven : Adagio de la Sonate N° 14), Mischa Levitski (Chopin : étude op.10 N°5), Moriz Rosenthal (Kreisler/Rosenthal : Caprice viennois op.2), Tina Lerner (Chopin : Andante Spianato et Grande Polonaise brillante op.22), Richard Buhlig (Glinka/Balakirev : L’alouette), Maurice Dumesnil (Paganini/Liszt/Busoni : La Campanella), Serguei Vassilevitch Rachmaninov (Rimski-Korsakov/Rachmaninov : Vol du bourdon, Kreizer/Rachmaninov : Liebesfreud, Rachmaninov : élégie), The original piano trio (Rimski-Korsakov : Fairchild).
Un document saisissant tout à fait exceptionnel !